• Tourisme durable à Rurutu

    A l'heure ou la crise économique mondiale touche les grandes puissances, avec les habituels dégâts collatéraux impactant de plein fouet les plus petits Etats.

    Rurutu apparait il y a 12 millions d'année. Après 10 millions d'années d'inactivité, reprise du volcanisme et soulèvement global de l'île de plus de 100 mètres, d'où ces falaises coraliennes fossiles (makatea) qui la cerne.

    Il y a plus 1 000 ans les premiers habitants s'y installent. Vivant en autarcie totale, malgré des guerres internes incessantes "pour manger", ils vont faire de cette île un véritable écomusée à ciel ouvert.

    Evangélisation, colonisation, mondialisation, l'île est sans cesse en mouvement, les habitants encaissant ces coups de boutoir de l'extérieur.

    Mais il semblerait, que de cette mondialisation qui s'accélère entrainant la perte des valeurs culturelles, élus et même populations aient totalement perdu foi en leur capacité à gérer ce pays. Et de plus en plus d'experts, techniciens et autres spécialistes viennent imposer leur vision, qui de l'économie, de l'agriculture, de la pêche ou du tourisme, sans aucune connaissance préalable de notre environnement, justificatif d'éventuels aides ultérieures (L'aide internationale, c'est comment prendre aux pauvres des pays riches pour le donner aux riches des pays pauvres)

    L'écologie, science à la mode qui étudie les relations des êtres vivants entre eux, et avec leur milieu.

    Le jardin d'Eden

    Rurutu, c'est un extraordianire panel de paysages, où plages de sable blanc et falaises de corail fossile (makatea) s'enchevêtrent, où les cultures vivrières ancestrales et les fruitiers importés (café, letchis, oranges, citrons, ananas ...) se cotoîent au coeur d'un véritable jardin d'Eden, où les pistes sillonnent "les derniers lambeaux de la forêt primaire", vestiges préhistoriques de la flore.

    La civilisation du "taro"

    Tourisme durable à RurutuTarodière vue du plateau karstique de Itirama. Les archéoloques parlent de la civilisation du taro pour les populations océaniennes. Cette plante introduite par les premiers polynésiens a fortement influencée leur culture. A l'heure ou dans les pays tempérés, il fallait travailler dur l'été pour survivre l'hiver, "la culture de l'économie", il a suffit aux Océaniens d'apprendre a maîtriser la culture du taro "qui n'a plus aujourd'hui de saison", pourquoi s'inquiéter du lendemain quand on a à manger tous les jours!!!

    Cultures vivrières et jachère 

    Tourisme durable à Rurutu Les Rurutu sont des horticulteurs, ils ne sèment pas, ils reproduisent par bouturage. Les terres sont pauvres, la décomposition totale et rapide empêche la formation d'humus. Les pluies tropicales lessivent les sols, L'utilisation de plantes rustiques et la pratique de la jachère par le roulement des terres sur trois à quatre ans, limite l'appauvrissement des sols. L'agriculture raisonnée!!!

    La gestion des déchets

    Tourisme durable à RurutuQuant à la gestion des déchets, nos élus ont compris les enjeux. Chaque foyer a reçu deux poubelles. L'une pour les déchets non recyclables qui seront enfouis. L'autre pour les plastiques, les boites métalliques et l'alluliminium, compactés puis exportés vers Tahiti. Le verre, broyé, entrera dans la composition des matériaux du revêtement des routes. Les déchets verts seront broyés pour en faire du compost. Pour les déchets ménagers, île rurale, ils sont déjà réservés à l'alimentation des cochons. Bien sur tout est encore embryonnaire, un long chemin reste à parcourir, mais quand on a mis les mains dans l'engrenage !!! Lors du dernier nettoyage général  de l'île, à l'initiative de la commune, la masse de déchets collectées dans la nature a déjà considérablement diminuée. 

    Le rahui

    L'océan, mais aussi le récif et les petits lagons offrent aussi une extraordinaire ressource. Ici, tous les habitants sont agriculteurs et pêcheurs! Et on vit encore "au jour le jour", pas de stock et donc, pas de menaces sur la ressource! Le "rahui", pratiqué depuis des siècles, permet de protégéer certaines espèces au moment de la reproduction.

    Tourisme durable à RurutuTourisme durable à RurutuChaque année, les "ature", Chinchards en Atlantique, viennent se reproduire dans nos petits lagons. c'est le signal du "rahui", protection de l'espèce pendant la reproduction. Des pieux enveloppés de feuilles de cocotier sont plantés sur la plage, autour des passes, interdisant à quiconque de pécher ce "ature". A l'âge adulte, devenu "orare", le "toohitu", conseil des sages, donne alors le signal des pêches collectives. A Peva, toute la population du village de Auti vient reconstruire le muret de corail cassée par la houle, piégeant ainsi le poisson dans le lagon. Un bassin en forme d'entonnoir est réalisé côté plage. Et à la prochaine marée basse, munie de tresses de feuillages ou de filets, en ligne au pied de la falaise Toarutu, les villageois vont poussé le poisson dans l'entonnoir. Collecté avec les fillets ou même à la main, les poissons nettoyés, vidés sont redistribués équitablement et gratuitement aux habitants. Et quand la ressource s'amenuise, au bout de deux ou trois pêches, les pieux sont enlevés et tout un chacun peut pêcher ce poisson de manière individuelle!

    La nurserie des baleines

     Rurutu, c'est aussi une île devenue nurserie des baleines à bosse, Chassées de leur zone de vie habituel, ces mégaptères viennent se reproduire dans nos eaux plus tempérées (22° à 26°) chaque année, entre juillet et novembre. L'absence de lagons permet de les observer et même de les photographier depuis la côte ou des plateformes d'observation surplombant l'océan ont été réalisées.

    Tourisme durable à Rurutu

    Moratoire d'interdiction de pêche

    Depuis 5 années déjà, la saison s'allonge et les animaux restent dorénavant dans nos eaux jusqu'à fin novembre alors qu'octobre était la limite longue auparavant. Et si 2012 fut une année exceptionnelle, les bonnes conditions climatiques y sont pour beaucoup. Mais le moratoire d'interdiction de pêche mis en place au début des années 1960, si l'augmentation du nombre des animaux et de la durée de leur séjour dans nos eaux se confirment, est certainement le principal responsable. Un bel exemple pour le développement durable !!!

    De la pêche à l'observation  

    Depuis 1996, suite à la création du comité du tourisme de l'île, un seul prestataire extérieur à l'île exploitait ce créneau, avec les pêcheurs locaux (laissant donc une partie de leurs recettes sur l'île). Mais les Rurutu, de pêcheurs de baleines, logiquement, se réapproprient  de l'activité d'observation, et nous ne pouvons que souhaiter qu'une saine concurrence se mette en place, au bénéfice des prestataires, des touristes, de la population et même des animaux !!!Tourisme durable à Rurutu

     

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  • Commentaires

    1
    Françoy
    Dimanche 5 Janvier 2014 à 11:17

    Hélène et Yves entretiennent leur pension-hôtel avec beaucoup d'amour pour  recevoir dignement leurs hôtes. Convivialité et réserve sont de mise ce qui donne une vraie couleur aux vacances à Rurutu. La liberté et les conseils pour mieux la vivre sont de tous les instants avec la compétence et le sourire. Merci à eux pour leur gentillesse.

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